Aliments santé, aliments danger. Le vin rouge protège- t-il du cancer ? Réponse de l'Institut national du cancer (Inca) : «Non, au contraire.» Une telle assertion a mis le feu aux poudres. «L'Inca serait-il sponsorisé par Coca-Cola ? ironise le Pr Henri Joyeux, auteur de Changer d'alimentation (éditions François-Xavier de Guibert). La méta-analyse statistique présentée n'a pas de valeur scientifique et cherche à démontrer que le French paradox reconnu par toute la communauté scientifique serait faux.» De son côté, le Dr Patrick Serog, auteur de Savoir manger, le guide des aliments (Flammarion) s'insurge : «Il faut savoir raison garder et sortir de ces diktats qui sont des modes basées sur des études épidémiologiques.» «De telles affirmations sont inadaptées et maladroites», estime pour sa part le Dr Laurent Chevallier, auteur des 100 Meilleurs Aliments (Fayard). «Cela relève de l'absolutisme», juge enfin le Pr Bernard Guy-Grand, de l'Institut français de nutrition... Cette condamnation quasi unanime dans le milieu médical suit la publication de la brochure de l'Inca Nutrition et préventions des cancers à destination des professionnels de santé, dans laquelle l'institut bannit tout alcool, y compris le fameux verre de vin quotidien. Il était pourtant censé, selon de nombreuses études, protéger des maladies cardio-vasculaires, voire de certains cancers grâce à ses polyphénols (le resvératrol et la quercétine) et même de la maladie d'Alzheimer, à condition d'en consommer avec modération (deux verres par jour pour un homme adulte). Résultat : les viticulteurs, furieux, envisagent de porter l'affaire devant les tribunaux, de nombreux médecins s'indignent et le consommateur, désorienté, ne sait plus à quel verre se vouer. Une tempête dans un verre de vin ! C'est la goutte d'eau qui le fait déborder, après une succession de recommandations, d'études, d'affirmations aussi contradictoires que péremptoires. En effet, le vin n'est pas la seule victime de cette vindicte. D'autres boissons sont également suspectées de bien des maux. Le lait, par exemple ! Un aliment que le Programme national nutrition santé (PNNS) recommande de consommer trois fois par jour, sous ses diverses formes. Considéré comme une source de calcium, de protéines, de vitamines..., on le croyait fortifiant, reminéralisant, prévenant l'ostéoporose, voire même l'hypertension et le cancer du côlon. Fatale erreur. La même brochure nous indique à propos du lait que si «une consommation de calcium diminue de manière probable le risque de cancer colorectal, une alimentation riche en calcium est associée de manière probable à un risque accru du cancer de la prostate». Aucune information n'est donnée quant à la dose à ne pas dépasser. Doit-on en déduire, selon la logique du risque zéro, que seules les femmes peuvent en consommer... Et encore ! Selon Thierry Souccar, auteur de Lait, mensonges et propagande (éditions Thierry Souccar), cet aliment ne préviendrait pas l'ostéoporose, mais contribuerait à fragiliser les os. Il pourrait même entraîner un risque de maladie de Parkinson... Et le consommateur est d'autant plus perdu que d'autres études visent les sodas et jus de fruits, décriés comme trop sucrés et sources d'obésité. La nourriture solide n'est pas mieux lotie. Dans la brochure de l'Inca, la consommation de viandes rouges et de charcuteries est associée à une augmentation du risque de cancer colorectal (plus 29 % par portion de 100 g de viandes rouges, plus 21 % par portion de 50 g de charcuteries). Celle-ci est mise à l'index pour ses sels nitrités qui, en présence de fer, peuvent conduire à la formation de nitrosamine avec, en bout de chaîne, un risque de cancers digestifs. Etrangement, concernant les phyto-oestrogènes, et notamment les isoflavones (apportés par le soja), le rapport reste des plus vagues. Les propriétés bénéfiques du soja ne sont pas affirmées, tandis que ses dangers potentiels - celui de favoriser le cancer du sein ou de nuire à la qualité des spermatozoïdes - suggérés par certaines études sont occultés. Cet aliment jadis vanté pour ses innombrables mérites semble aujourd'hui tombé en disgrâce. L'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) recommande une consommation modérée pour les femmes enceintes ou ayant eu un cancer du sein, tout en le déconseillant pour les enfants de moins de 3 ans. Et que dire de la pomme de terre, du pain et des céréales défendus par le PNNS pour leur teneur en glucides mais considérés par d'autres, à l'instar de Thierry Souccar, comme des aliments à éviter ou à limiter parce que soupçonnés d'augmenter la charge glycémique et de contribuer à stocker des réserves de graisses. Comment s'y retrouver dans cette cacophonie alimentaire, où des experts s'arrogent le droit, tels des ayatollahs, de lancer des fatwas contre des produits qui, souvent, depuis l'origine des temps, composent notre alimentation et font partie intégrante de notre culture ? Et ces croisades sont d'autant plus troublantes que, parallèlement, les maladies cardio-vasculaires et les cancers ne font que progresser... «Une donnée à mettre en relation avec des procédés de fabrication intégrant de nouveaux composants et une alimentation des animaux contestable», observe le Dr Laurent Chevallier. Existe-t-il encore un aliment que nous puissions manger sans engager notre pronostic vital ? Les fruits et légumes, le poisson ? A volonté ! Oui, mais à condition d'ignorer ceux qui mettent en garde contre les pesticides qui recouvrent les uns et les métaux lourds qui imprègnent les autres. «Les aliments nous apportent du plaisir, de la convivialité. Ne l'oublions pas, explique Catherine Esnouf, directrice adjointe à l'Institut national de recherche agroalimentaire (Inra). Au-delà, ils comportent tous des propriétés bonnes et mauvaises. Pour tous, il faut donc faire une analyse bénéfice-risque. Il y a un avantage à consommer des fruits et des légumes, les études le montrent, ainsi que du poisson, qu'il soit sauvage ou d'élevage.» Il faut seulement en éviter certains comme le brochet, le requin, l'espadon, le flétan ou le thon qui, selon différents chercheurs, sont les plus vecteurs de métaux lourds. L'Afssa s'est penchée sur cette question. Elle recommande aux femmes enceintes ou allaitantes de ne pas consommer de poissons prédateurs plus d'une fois par semaine, mais affirme qu'il n' y a pas de danger pour les autres populations d'en manger davantage. Nous voilà rassurés. «Il est difficile d'attribuer à un aliment donné des risques ou des vertus, ajoute le Pr Bernard Guy-Grand, simplement parce qu'il y a des facteurs confondants et qu'il faut tenir compte du mode de vie et du mode alimentaire des individus. Les personnes qui mangent beaucoup de fruits et de légumes, par exemple, ont souvent une hygiène de vie associée. A l'inverse, les gros consommateurs de viande sont souvent aussi amateurs de vins. Sans oublier que les aliments interagissent les uns avec les autres.» Dans le même sens, les études révèlent des facteurs génétiques dans les populations en lien direct avec leur nourriture. «Les effets du soja sont différents d'un peuple à l'autre, souligne le Dr Laurent Chevallier, cet aliment étant métabolisé différemment par l'organisme selon que l'on est occidental ou asiatique.» Et si tous s'accordent sur les méfaits des excès, comme celui du sel aujourd'hui ou celui du sucre, dont chacun reconnaît le caractère nocif à forte dose, tous dénoncent aussi les dangers d'une diabolisation d'un aliment ou d'une catégorie d'aliments, jugée contre-productive. Le vrai risque consisterait alors à engendrer un déséquilibre alimentaire, source de carences ou d'obésité. «La viande rouge apporte du fer nécessaire à l'organisme, et le lait, du calcium. Il faut donc en consommer sauf si l'on est allergique, rappelle le Pr Jean-Marie Bourre, auteur de Bien manger: vrais et faux dangers (éditions Odile Jacob). Dans un aliment, tout est bon, tout est poison; c'est la dose qui fait le poison.» La règle d'or d'une alimentation santé est la variété. On prend tous les bénéfices en diluant les risques. Un peu de tout, avec modération... Cela ne vous rappelle rien ? Les causes de cancer sont multifactorielles. L'alimentation constitue l'un de ces facteurs, mais à hauteur de 10 % seulement (jusqu'à 30 % diront certains). «On a pu identifier des aliments et des comportements "protecteurs", qui atténueraient les risques, mais à l'inverse, rien n'est prouvé concernant ceux réputés "responsables". Dans tous les cas, ce n'est pas l'aliment qui fait le poison, c'est sa dose», souligne le Dr Martine Pellae, nutritionniste à l'hôpital Bichat. Moralité, il ne faut se priver de rien, mais garder en tout le sens de la modération. Une chose est sûre, dans tous les cas, les cinq fruits et légumes recommandés quotidiennement sont essentiels car ils nous apportent fibres et antioxydants. À PRIVILÉGIER : Les agrumes, les épinards, les choux, pour leur teneur en vitamine C et leur action antioxydante qui empêche les cellules de dégénérer. Les fruits et légumes à forte teneur en bêtacarotène-antioxydant, comme les abricots, les pêches, les haricots verts, les carottes. Les huiles végétales (colza, germes de blé, pépins de raisin) pour leurs oméga 3, lipides indispensables à la synthèse de nos hormones, contenus également à foison dans les poissons gras. Le thé (vert surtout), antioxydant puissant, riche en polyphénols et surtout en catéchine (flavonoïde) ; et dans une moindre mesure, le chocolat et le café. Les primeurs rouges (cerises, fraises, betteraves, tomates, poivrons, pamplemousses roses...) pour leur antioxydant superefficace, le lycopène. Le vin, modérément, pour ses tanins et flavonoïdes antioxydants. Les aliments riches en zinc, la viande notamment, et en sélénium, comme les fruits de mer et poissons, les fruits secs. À LIMITER OU ÉVITER : Les aliments trop gras, la charcuterie notamment, de surcroît boostée en sel et en composés nitrosés inhérents aux procédés de conservation, salaison et fumaison. Les aliments et boissons trop sucrés, particulièrement ceux à teneur élevée en sucres ajoutés ou faibles en fibres. Limiter la consommation de viande rouge cuite à 500 g par semaine, soit une portion quotidienne de 70 g, sachant que les Français n'en mangent que 56 g/jour. Les compléments alimentaires, parfois néfastes s'ils sont combinés ou ingérés sans discernement. Les maladies cardio-vasculaires sont la principale cause de décès dans les pays occidentaux. En France, elles tuent 150 000 à 180 000 personnes chaque année. Les facteurs de risque sont connus : l'hérédité, le vieillissement, le tabagisme, l'obésité, l'hypertension, un taux élevé de cholestérol sanguin, lequel favorise la formation de la plaque d'athérome dans les artères coronaires. La meilleure des parades reste le régime méditerranéen. À PRIVILÉGIER : Des études ont montré qu'une alimentation riche en fruits et légumes pouvait réduire de 25 % les risques d'infarctus et d'accidents vasculaires cérébraux. Les oranges, les kiwis, les fraises, les choux, le persil et les épinards, qui regorgent de vitamine C, participeraient au renforcement des parois des vaisseaux. Les aliments contenant de la vitamine E (notamment les légumes à feuilles vert foncé) pourraient agir en diminuant la formation de caillots... La carotte et son bêtacarotène, la tomate et son lycopène, le raisin et son resvératrol : tous ces micronutriments contribueraient à réduire les risques de maladies cardio-vasculaires. Le poisson (sardine, hareng, saumon...), pour ses acides gras oméga 3. Trente-cinq grammes de poisson par jour pourraient faire chuter la mortalité par infarctus du myocarde et par arrêt cardiaque de près de 50 %. On recommande un apport de 120 grammes deux à trois fois par semaine. Les oméga 3 diminuent le risque de rythmes cardiaques anormaux et de formation de caillots, et font baisser les niveaux élevés de triglycérides, composés lipidiques de l'organisme. L'ail, qui contient de l'ajoène, pourrait prévenir la formation des caillots dans le sang. Le pain et les céréales complètes (non raffinées) : avoine, blé, boulgour, maïs, riz... riches en fibres diminuerait les risques d'obstruction des artères. Le vin rouge en quantité modérée (deux verres de vin par jour). Ses polyphénols et ses antioxydants réduisent l'impact d'une hypercholestérolomie et freinent la formation des caillots dans le sang. Ils agissent aussi en faisant baisser le taux de mauvais cholestérol et celui des triglycérides. Les champignons chinois (ils seraient aussi efficaces pour prévenir les AVC et les infarctus qu'un comprimé d'aspirine quotidien !). Le thé : riche en flavonoïdes, il réduirait le risque d'AVC à condition d'en boire 4 à 5 tasses par jour. À LIMITER OU ÉVITER : Les produits laitiers entiers, les oeufs, les charcuteries et les abats propices à faire monter le taux de mauvais cholestérol et tous les aliments riches en graisses saturées (viandes grasses, peau du poulet...) Le sel qui pourrait élever la pression artérielle (surtout en cas d'hypertension). La consommation excessive d'alcool. Les margarines et les aliments préparés avec des graisses hydrogénées ou acides gras trans qui augmentent le mauvais cholestérol. On estime à 300 les facteurs de risque dans les maladies cardiovasculaires, parmi lesquels, et ce n'est pas le moindre, le mauvais cholestérol (LDL), qui se dépose sur les parois des artères, formant comme des couches de graisse, des athéromes. Mais une juste alimentation est parfois suffisante pour faire reculer le mauvais cholestérol sans toucher au bon (HDL), et sans avoir recours à des médicaments à vie. «Actuellement, les traitements sont si efficaces qu'ils font tout le travail d'épuration que ne fait plus le foie. Un patient traité peut manger normalement, sans excès bien sûr, estime le Dr Pellae. Et il est bon de savoir qu'à partir de 70 ans, le risque d'infarctus est plutôt derrière soi. Le vrai danger, à un certain âge, relève plus du domaine de la dénutrition.» À PRIVILÉGIER : Les antioxydants protecteurs - vitamines C, E, bêtacarotène - et les polyphénols, que l'on trouve, pour l'essentiel, dans les fruits et légumes frais. Les acides gras insaturés, qui font baisser le mauvais cholestérol sans affecter le bon : huiles végétales comme le colza (riches en oméga 3), et leurs dérivés en margarines ; les fruits secs oléagineux ; les poissons gras des mers froides (eux aussi chargés d'oméga 3). Les stanols végétaux (ou phytostérols et phytostanols), que l'on trouve dans certains produits laitiers, des yaourts notamment (type Danacol), à consommer deux fois par jour. Les stanols tapissent la paroi digestive et piègent le cholestérol, qui passe alors dans les selles et non le sang. Trois ou quatre produits laitiers sont d'ailleurs recommandés passé la cinquantaine (fromage blanc, yaourt...). La viande, pour son apport en zinc. Un verre de vin par jour, le tanin développant le bon cholestérol. À LIMITER OU ÉVITER : Les acides gras saturés, le beurre, les aliments d'origine animale (certains morceaux de viande, oeufs, fromages trop gras ou lait entier), les pâtisseries et viennoiseries, responsables d'une hausse du mauvais cholestérol. Se limiter, par exemple, à une portion de fromage 50 % par jour, soit l'équivalent d'un huitième de camembert, et à deux ou trois oeufs par semaine, préparations culinaires comprises. En France, les deux tiers de la population souffriraient de douleurs articulaires, de type dégénératif ou inflammatoire. L'arthrite, caractérisée par une inflammation d'une ou plusieurs articulations, existe sous plus de 100 formes, dont les plus communes sont l'arthrose et la polyarthrite rhumatoïde. «L'arthrite provient d'un problème dégénératif qui n'a pas de relation directe avec l'alimentation. A ce titre, je ne vois pas qu'il existe des aliments dits "protecteurs" quant à son déclenchement», précise le Dr Martine Pellae. En revanche, certains aliments sont indispensables pour lutter contre la douleur. Et si tous les fruits et légumes antioxydants sont bons en règle générale, dans ce cas précis, certains se révèlent être d'authentiques anti-inflammatoires naturels. À PRIVILÉGIER : Les pommes, riches en vitamine C et surtout en acide malique, connu pour lutter contre les douleurs rhumatismales. On retrouve aussi cet acide dans la poire et le jus de raisin. La carotte qui, outre ses apports en vitamines A, B, C et E, nettoie l'organisme de ses impuretés et se révèle anti-inflammatoire. Des chercheurs de l'université de Manchester ont d'ailleurs souligné les propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires des fruits jaunes et orangés. Un jus d'oranges pressées chaque jour est donc recommandé. Les oignons, l'ail, les choux de Bruxelles et les asperges présentent une forte teneur en MSM (méthyl sulfonyle méthane), nutriment très actif contre l'inflammation. Certains, consommés en jus, s'avèrent encore plus efficaces, pomme de terre crue en tête, ainsi que l'eau de cuisson (à la vapeur) des asperges. Les huiles de poisson et les poissons gras, maquereaux, saumons de l'Atlantique, morues, sardines à l'huile, sans oublier des fruits de mer comme les pétoncles soulagent grâce à leurs apport important en oméga 3. L'huile d'olive, extra vierge ou première pression à froid, pour conserver toutes ses propriétés antioxydantes, aurait également des qualités anti-inflammatoires. Les fruits secs, non grillés, non salés, contiennent des gras identiques à ceux de l'huile d'olive. À LIMITER OU ÉVITER : La viande, à cause de son apport élevé en fer (qui contribuerait à oxyder les articulations), et la charcuterie, pour les nitrites contenus, inhérents aux procédés de salaison et de fumaison. Les deux contiennent aussi de l'acide arachidonique qui pourrait accroître l'inflammation. Les aliments trop riches en oméga 6, qui augmenteraient aussi l'inflammation comme les huiles de soja, de germes de blé, de maïs ou de tournesol. Les secrets de la jeunesse résident aussi dans votre assiette. Les aliments riches en antioxydants sont des armes efficaces contre le vieillissement cellulaire. Ils nourrissent la peau et la protègent des radicaux libres provenant des agressions extérieures À PRIVILÉGIER : Les fruits et légumes à volonté, en optant pour les plus riches en caroténoïdes : la tomate, le pamplemousse, la papaye, la pastèque, la carotte, la mangue. Le maïs, le brocoli, les épinards, l'oseille, le jaune d'oeuf recèlent de la lutéine et de la zéaxanthine, deux antioxydants de la famille des caroténoïdes. Connus pour protéger l'oeil de la dégénérescence maculaire liée à l'âge, ils ont aussi pour vertu d'augmenter la quantité des lipides présents à la surface de la peau et d'améliorer sa tolérance au soleil. Le jaune d'oeuf, le foie, le fromage pour faire le plein de vitamine A, l'orange, le kiwi, le pamplemousse pour faire le plein de vitamine C et donner ainsi souplesse et fermeté à la peau. Les fruits de mer et le foie de veau ont pour propriété de contenir du zinc, un oligoélément qui facilite la cicatrisation et intervient favorablement dans les problèmes de dermatite ou d'acné. Le zinc (de même que les vitamines B et C) contribue à la bonne santé des cheveux. Ne pas oublier les poissons gras et les huiles végétales. Leurs acides gras participent à l'hydratation de la peau. Si vos ongles montrent des signes de faiblesse, misez sur les aliments riches en fer (viande, volaille, poisson, fruits de mer, céréales.) et en acide folique (foie, céréales complètes, petits pois, légumineuses). À LIMITER OU ÉVITER : Le sel iodé (il peut déclencher de l'acné). Les complexes vitaminiques : selon des études, de fortes doses de vitamines B6 et B12 peuvent aggraver l'acné, tandis que trop de vitamine A pourrait assécher la peau et nuire à la bonne santé des cheveux. Attention à la papaye, susceptible de provoquer une dermatite chez les sujets sensibles. À NOTER : Une étude du Journal of Investigative Dermatology, publiée en ligne le 26 février, indique que la caféine protègerait du cancer de la peau. Inutile de se ruer sur vos machines à café, la caféine, pour être efficace, doit être directement appliquée sur la peau. Le diabète existe sous deux formes. Le type 1 nécessitant un traitement à l'insuline, c'est donc sur le type 2 - non insulino-dépendant- que l'on peut agir via son alimentation. «La première chose à faire consiste à limiter la prise de poids, surtout l'âge venant, voire à maigrir lorsque le sujet est trop gros, afin de diminuer de façon drastique le gras et le sucré qui débordent l'insuline», explique le Dr Martine Pellae. C'est donc quand on remet son alimentation dans le droit chemin que l'usine à insuline récupère ses fonctions. On ne parle plus, aujourd'hui, de sucres lents et rapides, mais d'index glycémique bas (les pains et farines spéciales) et haut (la baguette, le pain blanc). Concernant le diabète, on privilégie les aliments à index bas, et l'on observe la règle d'or de la prévention médicale : une activité physique régulière. À PRIVILÉGIER : Les glucides, les féculents notamment, et de préférence à midi, les pâtes étant meilleures al dente que très cuites, et pas seulement au goût : cette cuisson apporte en effet un index glycémique plus bas. Les glucides phares pour prévenir les risques sont les lentilles, le soja, les pois cassés, les fèves. Cinq portions au moins de fruits et légumes par jour. Il est préférable d'éviter les jus, qui entraînent des décharges d'insuline plus rapides, au profit du primeur dans sa forme entière, les fibres contenues permettant d'étaler le processus. Plutôt des légumes verts le soir, en même quantité que les féculents du midi. À LIMITER OU ÉVITER : Les sucres rapides, tels que confitures et sodas (sauf light) pour éviter de dépasser et d'épuiser notre production d'insuline. Les mauvaises graisses contenues dans certains morceaux de viande et la charcuterie, les pâtisseries, crèmes, chocolat, fromages gras, fritures... et attention aux plats tout prêts ! Préférer l'huile d'olive ou de colza au beurre. Les graisses trop riches s'accumulent dans le muscle, grand amateur de glucose : celui-ci, en taux trop élevé, entraîne - pour être réduit - une surproduction d'insuline. Le sel et l'alcool. Certains glucides sont moins bons que d'autres. C'est le cas du pain, des pommes de terre et du riz. Manque d'énergie, tristesse, insomnie... sont les premiers signes des troubles dépressifs. Certes, il est possible de dévorer des carrés de chocolat, mais cela ne suffit pas toujours pour retrouver sa bonne humeur. D'autres aliments peuvent vous y aider en agissant sur les neurotransmetteurs (messagers entre le cerveau et les cellules) comme la sérotonine, la dopamine, la noradrénaline, qui façonnent notre mental. Un mot d'ordre : ne sautez pas les repas et ne vous laissez pas aller au grignotage. Lorsque le moral est en berne, la tendance est à la perte d'appétit ou au contraire à manger sans faim. À PRIVILÉGIER : Les viandes, lait, oeufs... parce qu'ils contiennent des tryptophanes, des acides aminés, précurseurs de la sérotonine, lesquels ont un effet relaxant. A compléter avec des aliments riches en glucides (pâtes, pain, céréales...) qui facilitent l'entrée du tryptophane dans le cerveau. Les poissons gras (saumon, sardine...) pour les oméga 3. Selon des études, ils pourraient stabiliser l'humeur et améliorer les symptômes de la dépression. Les fruits séchés et oléagineux, les abricots et les bananes, riches en magnésium. Ce nutriment participe à la régulation de l'excitabilité neuronale. Le chocolat : non seulement il contient du magnésium mais, en plus, il recèle de la phényléthylamine (appelée aussi peptide de l'amour), laquelle agit à la manière d'un antidépresseur. Tous les aliments riches en vitamines B6, B12 (viandes, poissons, oeufs, produits laitiers) et B9 (petits pois, haricots blancs, soja). Les carences en ces vitamines provoquent ou accentuent les troubles de l'humeur. Le lait pour favoriser le sommeil. Les tisanes : l'aubépine et la passiflore calment l'anxiété, le tilleul, la verveine, l'aspérule ou la camomille favorisent le sommeil. À LIMITER OU ÉVITER : L'alcool : il entraîne des troubles du sommeil, provoque de l'irritabilité, de l'anxiété et une baisse de tonus. La caféine, qui peut perturber le sommeil. De notre alimentation dépend la santé de notre corps, mais aussi celle de notre esprit. Elle agit directement sur notre structure cérébrale et donc sur nos facultés intellectuelles. Nous avons besoin d'une quarantaine de substances différentes : des minéraux, des vitamines, des acides aminés, des acides gras... C'est pourquoi la règle d'or est d'adopter une alimentation variée. À PRIVILÉGIER : Le boudin noir, un aliment qui regorge de fer, au point qu'il mériterait d'être remboursé par la Sécurité sociale, selon le Pr Jean-Marie Bourre. Et, à défaut de boudin, le foie de génisse, d'agneau, de volaille. Les germes de blé, le jaune d'oeuf, les haricots blancs, les noix, les huiles végétales et les épinards regorgent de vitamine E. Il a été démontré qu'une carence en cette vitamine constituée d'acide folique accélère les pertes de mémoire au cours du vieillissement. Elle protègerait par ailleurs de la maladie de Parkinson. Le poisson qui, selon diverses études, augmente les capacités intellectuelles et dope la mémoire. Du sel iodé. L'iode est vital pour le bon fonctionnement cérébral. Il participe à la sécrétion d'hormones de la glande thyroïde, intervenant dans le processus de croissance du cerveau. Les huiles (germe de blé, olive, noix, colza), le fenouil, le jaune d'oeuf pour leur vitamine E qui protège les membranes biologiques contre le vieillissement cérébral. Le pain et les céréales, le riz, les pâtes, les lentilles riches en glucose. Les sucres lents améliorent la mémorisation. Ceux apportés par le pain et les pâtes seraient les meilleurs pour notre organisme car ils sont lentement malaxés par l'estomac et distribués dans l'organisme à petites doses. Le vin : selon l'étude Paquid une consommation modérée de vin (de l'ordre de 0,25 à 0,5 litre par jour) pourrait avoir un rôle bénéfique dans la prévention de la maladie d'Alzheimer. Le café : il pourrait stimuler la mémoire selon une étude américaine. À LIMITER OU ÉVITER : L'excès de sucre et de graisse, qui pourrait favoriser le développement de la maladie d'Alzheimer selon plusieurs études. L'aluminium. Il peut s'introduire dans la nourriture à partir des casseroles, des ustensiles de cuisine, des emballages, de l'eau du robinet. À NOTER : Toujours bien laver les fruits et les légumes. Plusieurs études ont mis en cause les pesticides dans l'apparition de la maladie de Parkinson. L'anémie, c'est plus qu'un simple coup de pompe ou une déprime passagère. Si la sensation de fatigue et de blues l'accompagne bien, elle n'est que la conséquence directe de la diminution du nombre de globules rouges dans le sang. Moins de globules rouges, c'est moins d'oxygène dans le corps, avec une menace particulière sur le coeur et le cerveau. En cause : essentiellement un manque de fer, qui porte l'oxygène des poumons dans les tissus et les muscles, et donc une déficience alimentaire. Du coup, se nourrir correctement est le meilleur moyen de se protéger et de venir à bout du mal. Les protéines animales sont essentielles : le risque d'anémie est accru chez les sujets végétariens, particulièrement les végétaliens, qui proscrivent de leur régime tout apport animal, y compris les laitages et le miel. À PRIVILÉGIER : Viandes, volailles, oeufs et poissons, pour leur apport en fer héminique, bien plus efficace, car mieux absorbé, que le fer non héminique contenu dans les végétaux - lentilles, haricots verts ou épinards. Dans 100 grammes de lentilles, l'apport en fer est de 33 % contre 20 % dans la viande en même quantité. Mais le fer des lentilles sera absorbé à hauteur de 5 %, contre 20 % pour la viande. L'idéal : associer protéines animales et végétaux riches en fer, lesquels, grâce à la viande ou aux oeufs, verront leur absorption de fer multipliée par deux. Indispensable pour fixer le fer : la vitamine B12, que l'on trouve également en quantité dans la viande, les abats et, dans une moindre mesure, le poisson. La vitamine C facilite l'assimilation du fer. On comprend pourquoi les agrumes accompagnent certains plats complets (canard à l'orange, tagines...), et l'intérêt de la tranche de citron sur le poisson. Pour un effet maximal, il est nécessaire de consommer ces fruits pendant le repas. Estragon, persil, cerfeuil ont également une bonne teneur en vitamine C. A saupoudrer sans modération. À LIMITER OU ÉVITER : Le thé, le café, le chocolat, qui empêchent la fixation du fer. Pour les gros buveurs de thé, il est bon d'utiliser une théière en fer, largement utilisée dans les pays consommateurs de thé comme la Chine ou le Japon. Dans tous les cas, il faut les consommer en dehors des repas. Les fibres et la protéine de soja nuisent également à l'absorption du fer. On parle d'ostéoporose lorsque la masse osseuse diminue d'au moins 25 %. Derrière ce mal, presque banal, se cache un problème de santé publique qui coûterait un milliard d'euros par an aux Français. On comptabilise 50 000 hospitalisations annuelles pour des fractures du col du fémur. Injustice hormonale, les hommes et les femmes ne sont pas égaux devant cette fragilité osseuse qui vient avec le temps et touche surtout le beau sexe, passé la cinquantaine. «C'est pourquoi, insiste le Dr Martine Pellae, il faut préparer sa retraite jeune, car c'est entre 0 et 20ans que l'on se forge une bonne trame osseuse. Notre capital arrive à son maximum à la fin de la puberté.» Un capital que nous devrons protéger tout au long de notre vie. À PRIVILÉGIER : Le calcium, de préférence d'origine animale car plus dense. Des laitages (bons aussi pour leurs protéines), au moins quatre par jour. Certains légumes contiennent aussi du calcium. Cependant, à titre de comparaison, il faut un kilo de choux pour disposer de l'apport d'un yaourt. Le calcium de l'eau est aussi bien absorbé que celui du lait. Certaines eaux minérales ont de bons atouts en calcium, avec un taux supérieur à 300 milligrammes par litre, à boire à hauteur d'1,5 litre par jour. La vitamine D, indispensable pour fixer le calcium dans les os. Qui dit vitamine D, dit soleil, les UV seuls permettant à l'organisme de la fixer. Une exposition d'un quart d'heure par jour pendant les trois mois d'été permet de recharger nos réserves pour toute l'année. Des protéines, riches en vitamines D, contenues notamment dans les huiles de foie de poisson. L'oeuf, surtout, est une protéine complète qui dispose de tous les acides aminés. Les huiles végétales - soja, olive - et le germe de blé, pour leur teneur en vitamine D. À LIMITER OU ÉVITER : Les sodas seraient particulièrement mauvais pour les os, le gaz entraînant une décalcification. Une étude américaine souligne le rôle néfaste que joueraient ces boissons gazeuses, celles à base de cola en tête (avec ou sans sucre), sur la masse osseuse des adolescentes. Associées à un mode de vie inactif, elles quintupleraient le risque de fracture. Le tabac, accélérateur de la perte osseuse. Les régimes drastiques, car quelques rondeurs protègent la densité minérale osseuse et donc les os.